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GÉODÉSIENNES

DÉMARCHE:

L’œuvre demande : « Comment sentir selon l’être ? Quelle part de l’expérience des sens pourra se maintenir dans cet absolu ? »

 Yves Bonnefoy dans l’Improbable.

 

La succession rapide des images satellites de la météorologie confondent les repères espace-temps où les mots s’absentent devant toute la beauté du réel et de son image, devant le temps inconcevable et le dénouement sans fin des métamorphoses.

Sans le Nord ni le Sud, la perception du monde se concentre. « Le monde est rond » nous dit Bachelard… Ronde la Terre, rond le ventre de la femme, ronde l’image antérieure de l’être, arrière-pays qui s’auto- engendre, immanence de l’être dans la précarité de la vie. Le cercle contient sans limiter…

Les traces premières laissées au cours d’hasardeuses empreintes font figure de palimpsestes. Ombres aux ressemblances douteuses, coïncidences fortuites, les apparences qui les affectent font écho dans la mémoire et l’imaginaire et sont renforcées par une décision toute singulière.

Le résultat de ces obscures actions d’agrégats et de dissolutions plastiques, où il s’en faut de peu qu’il y ait naissance ou défaillance, reste improbable et incertain. Capables d’articuler le réel, le symbolique et l’imaginaire, ces incarnations fugitives et cependant uniques, se veulent l’avènement d’une singularité, une conversion à soi, celle de l’artiste et du spectateur qui reconnaît ‘ce qui le regarde’. Libre à chacun de s’y plonger ou de s’en distancer, d’y soumettre la sensibilité qui l’engage.

 

Marie Gauthier

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