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LES PETITES INDIENNES

DÉMARCHE:

Au jardin des délices

 

Des grands voyages aux Indes, nous arrivent en Europe, des toiles imprimées qui vont révolutionner, pas seulement les techniques des arts textiles, mais aussi les motifs décoratifs, et tout notre imaginaire. L’Orient apporte ses arabesques, ses thèmes idylliques, ses représentations de nature exotique, abondante et enchanteresse, qui vont faire rêver l’Occident dès le XVIème  siècle.

Il était une fois, une nappe d’origine indienne, issue de la délocalisation contemporaine, usée par son rôle ornemental, mangées par les yeux des convives, les lessives successives et la lumière du soleil tropical.

La voici morcelée en autant de pièces d’un nouveau puzzle à construire. Bouts de tissus, coins de nappe, bribes de toiles marouflées, fragmentent la narration initiale, et rétablissent l’unicité iconique.

Ainsi métamorphosées, rehaussées, exaltées, mes mises en morceaux, mes déchirures, deviennent des miniatures uniques, des pièces d’orfèvrerie, des récits en apparat, aux saveurs des Mille et une Nuits : Jardins d’Eden paisibles, sans ombre, ni menace, mondes d’avant la Chute, délices des chants simples, jouissance et conscience d’être soi.

La nappe où se partageaient toutes sortes d’agapes avec des proches, devient un concert de petites peintures ouvragées pour une oraison visuelle, une incantation à la vie, un bénédicité à diffuser.

Et si le paradis n’était qu’une série de bonheurs miniatures ?

 

Février 2005

 

Marie GAUTHIER

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